Affaire DSK: La politique dans de beaux draps

Il est de bon ton dans la classe politique de faire preuve de retenue face à l'affaire Dominique Strauss-Kahn. A gauche, parce que le sujet est plus qu'embarassant au royaume des donneurs de leçon de morale , à droite par reflexe de bienséance et au centre, par exemple, comme l'exprime Hervé Morin (Nouveau Centre):

"Je ne suis pas socialiste, ce n'est pas mon ami politique, mais pour autant je revendique pour lui la présomption d'innocence jusqu'à ce que la justice américaine ait fait son travail." Sage position.

Mais entre nous.... quand on pense à tout ce que le président de la République se prend dans la figure dans les médias depuis 2007, quand on pense à sa cote de popularité la plus basse qui soit dans l'histoire de la Vème république alors qu'il a entrepris de courageuses réformes. Les medias ont toujours été beaucoup plus discrets sur DSK ... et les langues se délient aujourd'hui. 

DSK, "la Porsche tranquille", l'appartement parisien à plus de 4 millions d'euros sans emprunt financier, un grand seducteur..ces éléments relèvent cependant de sa vie privée.

Sur les faits qui lui sont reprochés, c'est à la justice de trancher. Et, gardons profil bas avant de critiquer la justice américaine... l'ancienne garde des sceaux socialiste  Elisabeth Guigou en appelait ce matin sur les ondes  au respect de "la dignité humaine"... pathétique quand on sait l'état de délabrement des prisons françaises (se reporter sur le sujet aux travaux de Véronique Vasseur, ancien medecin chef à la prison de la Santé).

On reparle aussi de certaines affaires pour lesquelles il avait été blanchi: scandale de la MNEF, affaire de la cassette Bruno Méry . .... finalement, le "casse toi pov'con" et  le bling-bling rollex font presque pacotille !  

Derrière le drame humain,  pour cette jeune femme employée au ménage du Grand hôtel new-yorkais, pour DSK lui-même et sa famille.... Il y a  des conséquences politiques:

• Le Parti socialiste perd son candidat le plus sérieux à l'election présidentielle dans son approche des réalités économiques.Bonne ou mauvaise nouvelle en fonction de sa sensibilité politique.

• Mauvaise nouvelle pour tous les Européens: traditionnellement, la présidence du FMI était occupée par un européen et il se pourrait que les choses changent! La chancelière allemande Angela Merckel monte au créneau en rappelant l'importance de cette connaissance des subtilités européennes en pleine crise de l'Euro, des très graves difficultés en  Grèce, au Portugal, en Irlande.

• La crainte que souhaite exprimer Laurence Porte, qui s'était  localement engagée fortement pour inciter les abstentionnistes à s'exprimer dans les urnes lors des élections cantonales, est que les Français soient encore un peu plus dégoûtés de la politique, s'en désinteressent ou se reportent sur des extrêmes.